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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 20:19

The-Artist-affiche1

 

 

 Synopsis:

Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet. Pour lui, la vie est belle et tout gazouille bien. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour.

 

« J'ai vu ce film muet et je préfère me taire ». Non, il faut en parler !

Eh ben mon lapin ! Ça faisait un bon bout de temps que je ne suis pas rentré dans une salle de cinéma avec un air aussi serein. Sur le papelard, tout était déjà nickel: un film « muet » et en noir et blanc (de quoi captiver les plus curieux) réalisé par monsieur Hazanavicius (« Miiiiichel ! »)

Oui, j'aime Michel. Je n'ai donc déjà pas un avis très objectif. Mais, je vous emm...

 

Le cinéaste semble continuer sur sa lancée. Michel Hazanavicius aime le cinéma... et les défis. Il a toujours été un cinéaste cultivant l'art de la « reprise formaliste » (du film de détournement avec la Classe américaine aux pastiches de films d'espionnage et de séries B ringardes avec OSS 117). Ici, Michel (ouais, je vais l'appeler comme ça, hein) confirme sa position de cinéaste de comédie les plus intéressants dans notre petite parcelle hexagonale... puisqu'il s'essaye dorénavant au cinéma muet.

Certains cinéphiles chiants me diront: « Déjà fait ! Mel Brooks avait tenté avec A Silent Movie ! » ouais, mais Mel Brooks n'avait pas osé aller jusqu'au bout. Celui-ci se contentait de faire un film muet, mais n'offrit pas au spectateur la forme complète d'un film du cinéma muet. Mimi (ouais, c'est encore plus intime) ose et il n'a peur de rien. Il va relever un défi encore plus grand: Un film-hommage au cinéma muet qui sera donc, non-parlant, mais aussi en noir et blanc et en 22 images/seconde. Les décors, les accessoires et les costumes sont détaillés et travaillés. Rien n'est laissé au hasard. Le pari est d'ailleurs doublement risqué dans une époque où tout doit aller vite, où tout doit être explosif, où le spectateur doit à tout prix s'engluer dans le tout-3D . Une belle réponse au cinéma contemporain où la technologie doit absolument prévaloir sur la création. Le résultat est donc au-dessus des attentes.

 

Mimi est armé d'une tête d'affiche qui frôle la perfection dans le domaine de l'expressivité. Qu'on se le dise: Jean Dujardin et Bérénice Bejo sont des acteurs d'une autre époque. C'est obligé ! Dans une autre vie, ils étaient forcement des acteurs de comédies musicales dans les années 1950 ou des icônes hollywoodiennes dans les années 1920. Ils offrent un spectacle tellement bluffant que leur duo masque les seconds rôles tenus par John Goodman, James Cromwell et Missi Pyle.

De son côté, Michel ne tombe jamais dans le désuet. Il transforme son film en une belle histoire sentimentale balançant entre la comédie burlesque et le drame, faisant preuve d''inventivité (mention spéciale à une scène remarquable où le parlant entre en scène tel un parasite sonore) et de boulimie cinéphilique (d'une intrigue digne d'Une étoile est née (George Cukor, 1954) ou de Chantons sous la pluie (Stanley Donen et Gene Kelly, 1952) au personnage de George Valentin ressemblant étrangement à Douglas Fairbanks, acteur célèbre de l'époque du muet, zigzaguant entre les comédies, les mélodrames et les aventures de cape et d'épées).

Bref, The Artist est une déclaration d'amour à tout un pan de l'histoire du cinéma qui apporte avec sa forme « depassée » une bouchée d'air frais dans le cinéma contemporain. Si ça c'est pas un beau exercice de contradiction. In your face, Hollywood !

 

 

 

L'autre film gagnant du mois: Drive de Nicolas Winding Refn.

 

drive-film-affiche

 

Synopsis:

Un jeune homme solitaire, "The Driver", conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Ultra professionnel, beau gosse et peu bavard, il a son propre code de conduite (où les panneaux « stop » et les feux rouges sont bannis). Jamais il n’a pris part aux crimes de ses employeurs autrement qu’en conduisant - et au volant, il est le meilleur !
Shannon, le manager qui lui décroche tous ses contrats, propose à Bernie Rose, un malfrat notoire, d’investir dans un véhicule pour que son poulain puisse affronter les circuits de stock-car professionnels. Celui-ci accepte mais impose son associé, Nino, dans le projet.
C’est alors que la route du pilote croise celle d’Irene et de son jeune fils. Pour la première fois de sa vie, il n’est plus seul.
Lorsque le mari d’Irene sort de prison et se retrouve enrôlé de force dans un braquage pour s’acquitter d’une dette, il décide pourtant de lui venir en aide. L’expédition tourne mal…
Doublé par ses commanditaires, et obsédé par les risques qui pèsent sur Irene, il n’a dès lors pas d’autre alternative que de les traquer un à un…

 

 

Refn mise son film sur une intrigue très mince et un personnage au look ringard. Un personnage qui est convaincu que porter à longueur de temps des gants de conduite, une veste argenté avec un énorme scorpion dans le dos et un blue-jeans ne fait absolument pas beauf. Bon, ça marche sur lui. Ryan Gosling vient de prouver à tous que le terme de « blond ténébreux » peut exister. Etre beau gosse, ne pas être trop bavard et avoir sans cesse un visage blasé et monolithique digne d'un Steven Seagal (en plus sensible tout de même), ça change un homme.

 

ryan-gosling-s-drive-jacket-took-blood-sweat-and-tears

Derrière cet être au regard froid, armé d'un marteau et muni d'un magnifique blouson argenté se cache un grand sensible

 

Tout le film essaye d'ailleurs d'être d'un autre temps. Le générique suffit en lui-même: Le titre s'affiche dans une police rose fluo, une musique « dancing in the dancefloor / Boum seventies » sonne doucement à nos oreilles.

WTF ?! La mode est-elle de faire un retour en arrière ? Notre époque est-elle aussi triste qu'on en vient à devenir nostalgique ?

Drive ne fait que confirmer cela. Le côté has-been de ce personnage n'est pas innocent.

Avec sa photographie "jaunâtre" et son look retro, le film entier semble être réalisé par un chevronné du cinéma hollywoodien des seventies. On a cette impression de faire une replongée dans le cinéma urbain des années 1970. Un nouveau Taxi Driver narrant un conte sur une Amérique glauque, sale et corrompue se dissimulant derrière un masque angélique, une couverture mensongère cachant les vices de chacun. Derrière le cascadeur se cache un braqueur violent, derrière le père de famille se cache un criminel, ect...

Là où la série des Fast and Furious avait rendue les courses-poursuites totalement « beaufs », Drive redonne, avec ses bolides d'antan, l'aspect nerveux et violent des Bullitt, Driver et autres films à bagnoles des années 70. Là où Michael Bay nous offre actuellement des scènes d'actions épileptiques à la violence aseptisée, Refn nous redonne l'esthétique glauque et pulsionnelle des films de Sam Peckinpah (extrême violence, ralentis,...).

Refn effectue cette plongée nostalgique pour y sortir une oeuvre sans concessions et subversive. Regardez Driver c'est comme recevoir une baffe visqueuse pleine de sang... ou se faire écraser la tête à coup de marteaux (vous verrez la mise en pratique dans le film). A défaut d'être original, il est sans conteste un excellent retour aux sources.

 

Après, je vois qu'un allocinéen a dit de Drive qu'il est: « A éviter absolument. Ryan Gosling est affreux. Dialogue nul. Heureusement il y a beaucoup de violence pour que l'on ne s'endorme pas. »

Mon dieu, qu'est-ce que cette société a fait de notre innocence ?

 

Les bandes-annonces:

 

 

 

 

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